Voici le parcours pas classique d’un paysan-meunier pastier meunier, Nicolas El Battari, qui après avoir étudié les sciences humaines s’est intéressé de prêt à la science et la vie de notre terre nourricière, en produisant tout lui-même, de la terre au paquet.
Une vision respectueuse de la culture céréalière
Nicolas créé la Ferme Pastière le 18 février 2018 et s’associe avec un agriculteur du village de Meyrargues, Philippe Robert, tout en gardant sa vision bien à lui de produire et nourrir tout en respectant la bio-diversité autour de lui, notamment en travaillant sa terre sans labour.
Une gageure dans ce secteur car cela impose de trouver d’autres solutions naturelles pour limiter les mauvaises herbes.
Des solutions, il en applique comme celle de créer des cultures associées par exemple. Toujours faire pousser 2 plantes sur la même parcelle pour que la terre soit plus riche … un peu comme une bonne copine qui vous aiderait à faire germer un projet … mais là je m’éloigne et le lien entre la plante et l’humain fera l’objet d’une validation de la part de Nicolas pour le coup 🙂 !
Ci-dessous, voici un texte explicatif de Nicolas, très instructif sur les méfaits du labour … qui finalement peut aussi nous être utile à notre petite échelle de consommateurs et jardiniers amateurs.
Nous avons donc fait le choix d’une agriculture sans labour dans le but de diminuer le temps consacré à la culture, de respecter l’architecture du sol, de ne pas bouleverser les horizons, mais aussi de diminuer la minéralisation de la matière organique et par conséquent minimiser l’émission de gaz à effet de serre. Le respect de la biodiversité des micro- organismes du sol est également au cœur des nos préoccupations.
Une ferme qui transforme … pas que les céréales
Quand on rentre dans l’atelier de la Ferme Pastière, il y règne une atmosphère apaisante. Il n’y fait pourtant pas si chaud malgré le poêle à bois qui alimente le chauffe-eau et qui servira à sécher les pâtes en hiver (quand le soleil se fait plus rare pour alimenter les panneaux solaires).
La construction de l’atelier de fabrication lui-même porte les valeurs de Nicolas et de sa compagne Alice. Nicolas a en effet construit avec l’aide de ses parents et de quelques amis cet atelier à partir de containers récupérés sur le port de Marseille. Ils ont été ensuite habillés de bois de Mélèze des Hautes-Alpes et tout le mobilier est de seconde main.
Laisser le moins d’empreinte possible, respecter la bio-diversité … c’est avec sagesse et dans un profond respect du vivant, que Nicolas construit sa petite entreprise.
De la céréale à la pâte, en passant par la farine …
Ici toutes les céréales bio sont produites sur place et transformées sur place en farines et en pâtes, et on une grande variété dans les cultures :
- des céréales : blé dur, blé tendre, maïs et petit épeautre.
- des oléagineux : tournesol et caméline (dont l’huile est reconnue pour sa richesse en oméga 3 et en antioxydants).
- des légumineuses : pois chiche, pois cassé
Une fois les grains récoltés et stockées quelques semaines, la première étape de fabrication de la farine se fait dans l’entrepôt où les grains sont moulus à la meule de pierre.
Pour le blé, le premier passage séparera le son de l’amande, le second en fera une semoule fine.
Pour éviter de stocker des grosses quantités et préserver la fraicheur des grains, ils sont moulus tout au long de l’année au gré des besoins.
Ensuite, ils seront soit ensachés en sac de 1 kg ou majoritairement vendus en vrac dans les magasins bio de la région.
Pour le séchage des pâtes, un chauffe-eau est alimenté par panneau solaire thermique ou avec l’énergie du poêle à bois.
La chauffe des pâtes se fait volontairement de manière lente, m’explique Alice, cela peut prendre de 2 à 5 jours selon la température, car plus le chauffage est puissant plus on perd les qualités nutritionnelles du produit, d’où l’intérêt de le faire lentement.
Encore une fois la qualité est privilégiée à la quantité, pour les tagliatelles par exemple, une fois que la pâte est sortie de la machine à pâte, les nids sont formés à la main pour qu’ils puissent bien sécher, c’est bien sûr un peu plus long.
Où trouver les farines et pâtes bio de la Ferme Pastière ?
Voici une liste des magasins partenaires de la Ferme Pastière, où vous pourrez vous approvisionner avec plaisir de pâtes bio de semoule de blé dur coquillette torsade, lasagne, tagliatelles 100% blé dur, de pâtes de petit épeautre, farine de pois chiches, farine de petit épeautre, farine de sarrasin, ou farine de blé tendre T65 – T80 – T110.
Sud Luberon & Manosque
- Paradis bio (entre Pertuis et la route de la Tour d’Aigues)
- De Silo en bocaux, une épicerie 100% vrac (à Pertuis) qui vient de fêter ses 1 an … le petit reportage par ici.
- La Grande Bastide (Villelaure)
- Biocoop (Manosque)
Aix en Provence
- Bio d’ici (épicerie 100% vrac)
- Ma terre
- Biocoop Célony & La Pioline
Marseille & alentours
- Biocoop (boulevard Chave & Castellanne – Marseille)
- épicerie paysanne Les pissenlits (rue Sainte, Marseille 7ème)
- épicerie paysanne Adèle (bd Chave, Marseille 5ème)
- Les amis paysans (Aubagne)
- Sattoriz (Vitrolles)
Envie d’une petite recette avec la farine de pois chiches de Nicolas … c’est par ici !