Voilà un petit moment que je poste des photos de ce fromage délicieux et pourtant que cela a été dur de pondre cet article, tellement je me suis mise la pression pour parler de la Fourme de Montbrison, fromage forézien de mon enfance. Pourquoi ? Parce que je l’ai dans la peau, tout simplement !

Pourtant ce n’est pas faute de la promouvoir depuis des années, je suis même tombée dedans toute petite.
La Fourme de Montbrison, c’est une institution quand tu es née dans la Loire et le Forez.
On ne penserait pas finir un repas sans Fourme de Montbrison sur le plateau de fromages (généralement déjà très bien fourni), même dans les auberges vous trouverez toujours une bonne fourme à déguster.

Je crois que je l’ai dégusté sous toutes ses formes :

    • à 10 ans, c’était au goûter en revenant de l’école sur une tartine de pain complet beurrée
    • à 20 ans, c’était au petit-déjeuner en retour de soirée avec mes copines de Sainté, on se faisait des toasts de fourme fondue … encore plus efficace que le paracétamol !
    • à 30 ans, c’était le dessert ou au petit-déjeuner en tartine, trempée dans un thé au lait
    • à 40 ans, j’ai commencé à la cuisiner en risotto, en salade, en quiche, en croque-monsieur, avec un velouté de courge etc.

Bref, on ne peut pas dire que je lui ai été infidèle … même si je suis gourmande de fourme et de fromage bleu, elle a toujours eu ma préférence.

C’est ma madeleine de Proust à moi (avec les fromage de chèvre de ma grand-mère je l’avoue).

Et je suis très contente qu’il y ait de nouvelles petites fans (référence à ce post). Pour la petite histoire (après promis je reviens à la grande histoire de la Fourme de Montbrison) j’ai ramené un peu de Fourme de Montbrison à ma collègue de travail, qui l’a fait goûté à sa fille de 3 ans et depuis je suis devenue sa meilleure Copine et la « Copine de Maman qui donne la Fourme ». Une nouvelle recrue engagée qui harcèle sa mère tous les jours, pour en avoir de nouveau, qui en parle aussi à sa grand-mère du Sud !

Quand on parle de transmission culinaire, de savoir-faire ou de saveurs, je crois qu’il faut effectivement commencer le plus tôt possible. Moi, j’ai eu la chance de naître et vivre à la campagne et goûter les produits qui ont du goût (bon ok quand tu es jeune tu n’en es pas forcément fière, mais quand tu grandis un peu c’est là que tu comprends tout).

Mon grand-père était agriculteur, ma grand-mère avait des chèvres et des brebis, elle faisait des petites briques de fromage de chèvre et d’autres ronds comme le Picodon. Je me rappelle que chaque fois qu’on allait chez eux (à 200 m de la maison) je voulais descendre dans le garage pour aller chiper les fromages qui séchaient dans le garde-manger à fromage en bois.
Elle était froide parfois ma grand-mère, il faut dire qu’elle n’avait pas eu une enfance facile, mais avec le recul je me dis que malgré cela elle était attentionnée.
Alors elle m’accompagnait dans le garage et m’expliquait qu’il fallait attendre pour manger ces fromages en train de s’affiner.

Quand les vers mangeront le fromage, alors il sera prêt à manger …

Finalement la vie était slow à l’époque, sans que l’on mette des mots dessus.

Alors évidemment, on essaie de transmettre cela à nos enfants, qui eux n’ont pas connu la vraie campagne avec les paysans. On les emmène à la ferme, chez la mamie du coin qui vend ses légumes, ils font un tour de tracteur avec papi et on leur explique que les haricots qu’ils ramassent sont meilleurs que ceux en boîte.
Quand ils sont petits ils vous écoutent, ils goûtent à tout … et puis vient l’adolescence et parfois ça se complique 😉 côté nourriture.

Mais finalement ça vaut quand même le coup de continuer, car ces produits de terroir, ces valeurs paysannes appartiennent à notre famille (et j’en suis fière) et c’est important qu’ils en gardent une petite partie au fond de leur cœur, pour plus tard …

Et voilà, je n’ai encore pas réussi à écrire l’histoire de la Fourme de Montbrison ! Toutes mes excuses, mais les histoires sont toutes intimement liées les unes aux autres, et elles en appellent d’autres alors difficile de stopper le tapotement de mes doigts sur le clavier.

Promis dans un prochain article, je vous raconte la véritable Histoire de la Fourme de Montbrison AOP, un fromage de la Loire et du Forez, le plus ancien fromage parait-il !

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